Nous quittons La Guadeloupe le 6 mars, nous le devons car Maïa et JP arrivent à Saint Martin le 9. Julie n’a pas fini son boulot, mais elle espère continuer en route. Je prends la météo : vent de nord/nord est force 4à 5 fraîchissant 5 à 6, rafales à 40 nœuds (Alizés soutenus ils disent), mer forte 3m se creusant à 4m. Bon ! On part quand même, à 12h30, en décidant de passer sous le vent des îles pour être un peu protégé. Donc en partant de Pointe à Pitre direction le sud, on fait le tour pour repartir au Nord. Julie travaille, je fais les manœuvres tout seul, envoi des voiles, çà baigne on est vent arrière ou presque, Slow Motion file. Fin de journée, on a fait le tour, on remonte la Guadeloupe, le vent est perturbé par les montagnes et passe brutalement de 25 nœuds à 0, mais j’ai pris 2 ris dans la GV, 1 ris dans le génois et la mer est calme. Le soleil se couche, beau spectacle, on dîne.
Et là je me dis que passer sous le vent c’est bien, mais dans les canaux, c’est-à-dire entre les îles, le vent s’accélère et la mer se lève… donc on prend un troisième ris par prudence et Julie se couche.
Arrivé au Nord de la Guadeloupe, enfer, des creux de 3m qui arrivent par le travers, on ne voit rien car peu de lune, le vent est établit entre 25 et 30 nœuds. Çà secoue sévère. De jour çà ne me gène pas mais la nuit quand on ne voit pas les vagues arriver, c’est un peu flippant. A un moment, une vague un peu plus raide que les autres lève la coque au vent de façon brusque et haute. C’est la première fois que je navigue comme çà avec le cata et j’ai …peur. Je me raidis d’un seul coup, j’ai du mal à respirer…Julie se réveille. Elle me dit qu’elle est inquiète et en bon capitaine je fais celui qui n’a pas peur, qui maîtrise la situation. Mais je vais passer ma nuit attaché à la barre. Pas question de suivre ce qui se passe depuis le cockpit ou le carré. Un doigt sur le pilote pour le désactiver et une main sur la barre. Quand on passera sous le vent de Nevis et Saint Kitt ce sera plus calme et je pourrais dormir.
Heureusement rien ne casse (enfin rien dont je m’aperçoive puis qu’on verra à l’arrivée que les vagues ont arraché le liston arrière bâbord et qu’une ligne de vie a été arrachée.) sauf que mon sondeur déclenche des alarmes sans arrêt. On est par plus de 1000 m de fond mais de temps en temps il se met à afficher 2m, une fois je le vois afficher 9m puis cela remonte doucement jusqu’à 3m pour repartir. Vu que nos voisins au Marin se sont fait défoncer leur bateau par une baleine, je me fais des films… Je mets les moteurs en route pour faire peur à la baleine. KEUDAL. Bon je crois bien que c’est le sondeur qui déconne. Et puis j’ai autre chose à faire, le vent monte. 35, 38, 40 nœuds. Je suis trempé par les embruns, il fait 25° mais je porte un bonnet pour me protéger du vent et de l’eau.
4 heures du mat, je peux me coucher. Julie prend la relève. 8 heures, on sort de la protection de Nevis de Saint Kitt et là les 4 m de mer sont bien là en plein jour… mais nous n’avons plus peur. Slow motion avance toujours à 7-8 nœuds malgré la mer. En fait on va battre notre record : on a fait 160 MN en un jour pile. 26 pour faire 175 MN. Pas mal dans une mer démontée.
Pour nous accueillir, la Hollande fait les choses en grand (on s’est amarré côté hollandais de l’île). Il pleut, il fait gris, on ne voit rien et on a froid ! Maintenant douche chaude et sieste méritée.
Mais en une journée nous avons quitté la France, sommes entrés dans les eaux territoriales de Monserrat, puis de Saint Kitts and Nevis, puis de la Hollande en longeant de nouveaux les eaux territoriales française. Pas al en 24 heures !
PS : admiration béate pour Julie qui a réussi à travailler pendant la traversée et dès notre arrivée
2 thoughts on “Quelle Journée, Quelle nuit !!!”
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Comment on dort et on travaille en pleine tempête ? @_@
C’est toute la volonté de Julie pour le travail. Pour le sommeil, perso je dors d’un oeil car je ne suis pas hyper tranquille et puis vers 9h du mat je m’écroule.